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Au cœur du quartier latin de Paris, le visiteur trouvera un gardien de secrets et de reliques inestimables : le musée du Moyen Âge. Ce musée est unique car sa collection de 23 000 pièces couvre toute la période du Moyen Âge, en abordant légèrement l’Antiquité qui l’a précédée et la Renaissance qui l’a suivie. 

Le 12 mai 2022, le musée a rouvert ses portes après une longue période de reconstruction. Il est désormais beaucoup plus confortable et intéressant.

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Comment visiter le musée du Moyen Âge ?

Adresse : 28 rue Du Sommerard, Quartier Latin

Métro : stations Cluny – La Sorbonne, Saint-Michel, Odéon

RER : branche C – Saint-Michel, branche B – Cluny – La Sorbonne

Heures d’ouverture

Le musée est ouvert de 9h30 à 18h15. Le 1er et le 3ème jeudi de chaque mois, il reste ouvert jusqu’à 21h00 à un prix réduit. Le musée est fermé le lundi.

Prix du billet

Pour l’exposition permanente du musée, le plein tarif est de 12 euros, et le jeudi soir, il est de 10 euros. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 18 ans et les étudiants de l’UE de moins de 25 ans.

La visite du musée est gratuite le premier dimanche du mois ou avec une carte de musée ou une autre carte touristique. 

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Pourquoi le musée du Moyen ge de Paris est-il célèbre ?

Le site même où se trouve aujourd’hui le musée respire l’antiquité. Il y a près de deux mille ans, aux IIe et IIIe siècles, il y avait un complexe de bains (thermae) où les Romains eux-mêmes prenaient des bains ! Comme il se doit dans l’Empire romain, les thermes étaient publics et gratuits.

Les tribus barbares ont partiellement détruit et incendié les anciens thermes romains, mais les bâtiments étaient si solides que, onze siècles plus tard, leurs ruines ont servi de base à une nouvelle structure. Le terrain sur lequel se trouvaient les fondations a été acheté par l’abbé du riche monastère de Cluny, en Bourgogne.

Événements clés

  • XIIIe siècle – Le monastère de l’ordre de Cluny est construit sur le site des ruines
  • 1330 – Création d’une maison d’hôtes pour les moines en déplacement
  • Fin du XVe siècle – Un manoir est ajouté au monastère sous la direction de l’abbé Jacques d’Amboise
  • 1515 – Mary Tudor, veuve de Louis XII, réside dans le manoir
  • 1793 – L’hôtel particulier est confisqué lors de la Grande Révolution française
  • 1833 – Le bâtiment est acheté par Alexandre du Sommerard, collectionneur d’objets médiévaux
  • 1843 – L’État acquiert la collection, qui servira de base à l’ouverture du musée

Expositions du haut Moyen Âge

L’une des principales attractions du musée est constituée par les vestiges de thermes gallo-romains datant du début du Moyen Âge. À l’époque, ces thermes étaient une construction grandiose, couvrant une superficie de 6 000 mètres carrés ! La hauteur des plafonds est de 14 mètres, ce qui continue d’étonner les visiteurs aujourd’hui.

La partie conservée du bâtiment comprenait des salles avec de l’eau chaude (caldarium) et de l’eau tiède (terpidarium). La partie la mieux conservée et ouverte au public est le frigidarium, une salle froide où les visiteurs pouvaient se rafraîchir et nager dans un bassin. Il est considéré comme l’un des plus anciens bâtiments du nord de la France.

La maçonnerie et les plâtres de la salle ont été soigneusement restaurés. Parmi les pièces maîtresses de la salle, on trouve des baignoires en pierre ornées de sculptures et deux piliers anciens qui ont probablement été offerts en cadeau.

Le Pilier des Nautes (Ier siècle) a été découvert au XVIIIe siècle sous la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Cette colonne est une offrande des bateliers de la Seine à l’empereur romain Tibère. Le pilier est fascinant car il représente un panthéon de dieux, à la fois celtes et romains, parmi lesquels Mars, Fortuna, Mercure, Jupiter, Vulcain, Cernunn, etc.

Le Pilier de Saint-Landry (IIe siècle) a été retrouvé au XIXe siècle, également sur l’île de la Cité. Il représente exclusivement des divinités romaines.

Des têtes de lions (IVe-Ve siècle après J.-C.) ornaient probablement le trône impérial. Ces têtes de prédateurs hirsutes sculptées dans la pierre sont remarquables par leur réalisme.

Paires de fibules aquiliformes (vers 500 après J.-C.) – fermoirs utilisés pour attacher les vêtements, servant souvent d’amulettes, et prenant la forme d’animaux ou d’oiseaux. Elles appartiennent à l’art ostgothique, caractérisé par son style polychrome. Les trous dans les cadres en or ajourés étaient remplis d’émail coloré et de pierres précieuses.

Couronne votive (7e siècle). Votive signifie offert en cadeau à l’église. Au milieu du XIXe siècle, un trésor de 26 couronnes a été découvert à Guarrazar, près de Tolède.

Les couronnes étaient faites de feuilles d’or massif et richement décorées de pierres précieuses. Ces exquises offrandes des souverains médiévaux étaient suspendues dans l’église au-dessus de l’autel. La croix qui ornait la couronne était destinée à être placée au-dessus du crucifix de l’autel.

Art roman et sculpture sur os

Le devant d’autel en or de la cathédrale de Bâle (Allemagne, début du XIe siècle). La complexité de la ciselure d’or n’a pas d’équivalent dans l’art des artisans allemands de l’époque d’Henri II. C’est pourquoi cette œuvre est considérée comme exemplaire pour l’art roman. Le monarque, qui s’est remis d’une grave maladie après avoir prié saint Benoît, a fait don de cette précieuse pièce d’orfèvrerie à la cathédrale de Bâle.

Reliquaire de saint Thomas Becket (Limoges, XIIe-XIIIe s.). Limoges, ville de la province du Limousin, était historiquement connue pour sa production d’objets religieux décorés d’émaux colorés, notamment des reliquaires.

Le coffre représente l’épisode du meurtre d’un saint qui a réellement vécu au XIIe siècle. Henri II a cherché à prendre le contrôle de l’Église en nommant son chancelier, Thomas Becket, archevêque de Canterbury. Cependant, Becket, une fois en poste, a donné la priorité aux intérêts de l’Église plutôt qu’aux souhaits du roi, ce qui a conduit à son martyre au cours d’un service religieux. Trois ans seulement après sa mort, Thomas a été canonisé.

Coffret Assaut du château d’amour (XIVe s.). Le coffret représente des scènes dans le genre de l’amour courtois.

La partie supérieure de la boîte représente de manière allégorique le siège du château : les flèches tirées par les chevaliers sur les dames se transforment en fleurs. Les illustrations sur les côtés de la boîte sont consacrées à des épisodes de célèbres romans de chevalerie, notamment Lancelot et Tristan et Iseut. 

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Sculpture gothique

Les têtes des rois de Notre-Dame de Paris (13e siècle). Les 28 statues de rois bibliques de l’actuelle cathédrale Notre-Dame ne sont pas d’origine. Pendant la Grande Révolution française, sur ordre de Robespierre, les statues ont été retirées de la cathédrale et décapitées.

Il est intéressant de noter qu’en 1978, les restes de ces statues, y compris les têtes, ont été découverts dans les caves d’une banque française. Les têtes des rois sont exposées séparément des statues dans le musée.

Parmi les expositions de sculptures du musée, nous vous recommandons :

  • Apôtres de la Sainte-Chapelle (13e s.)
  • Adam (XIIIe siècle)
  • Saint Denis (Saint Denis, XVe siècle)
  • La reine de Saba (XIIe siècle)
  • Saint Jacob (Saint Jacques, XIVe s.)
  • Saint Louis (Saint Louis, Paris, XIVe s.)
  • Vierge à l’enfant (XIVe s.)

Un des trésors du musée est sa collection de sculptures en bois sur des thèmes religieux. Au Moyen Âge, ces objets sculptés étaient utilisés pour décorer les églises de toute l’Europe.

Prêtez attention à :

  • Buste-Reliquaire De Sainte Mabille (Italie du Nord, XIVe siècle) – une arche qui contient un morceau du crâne de la sainte 
  • Vierge ouvrante (Prusse orientale, XVe siècle) – les portes cachent un autel miniature 
  • Sainte Marie-Madeleine (XVe siècle)

Bijoux d’art

Colombe eucharistique (XIIIe s.) – ces « porte-cadeaux » comportaient une cavité dans laquelle était placé un morceau des saints dons (pain).

La rose d’or (Avignon, XIVe s.) – selon la tradition, des fleurs d’or étaient offertes chaque année pendant le Carême à une personnalité pour les services particuliers qu’elle rendait à l’Église.

Broche-reliquaire (XIVe s.) – à l’intérieur de la broche, il y avait un petit espace creux pour ranger un fragment de relique.

Reliquaire de l’ombilic du Christ (Champagne, XVe siècle) – cette pièce est considérée comme une rareté muséale car elle contient une partie du cordon ombilical du Christ. Il est enfermé dans une capsule de cristal fixée sur une plaque recouvrant le nombril de l’enfant Jésus.

Peintures et vitraux des XIIIe-XVIe siècles

Vitraux de la Sainte-Chapelle (Paris, XIIIe siècle) – « Résurrection des morts », « Samson et le lion », « Quatre personnages ». Ne manquez pas de visiter la chapelle elle-même sur l’île de la Cité.

Saint-Pierre et Saint-Sébastien (XVIe siècle) – vitrail en forme de médaillon utilisant la technique rare de la « gravure sur argent ». Il s’agit d’un type de dessin sur verre ressemblant à une esquisse, exécuté dans une palette de deux couleurs : jaune-or ou gris clair.

Les joueurs d’échecs (France, XVe siècle) – un type rare de vitrail à thème profane. Il existe plusieurs interprétations de ce qui est représenté sur le vitrail : les attitudes envers le mariage et les politesses dans les relations ou des personnages historiques réels sans rapport avec les relations amoureuses.

Devant d’autel : scènes de la vie de la Vierge, fragment d’une peinture du XIVe siècle.

Piéta (XVe siècle) – terme qui désigne les peintures représentant des scènes où le Christ est descendu de la croix.

Tissus artistiques des XIVe et XVIe siècles

La série de tapisseries La dame à la licorne (Paris-Bruxelles. XVe siècle. Laine, soie) est un chef-d’œuvre unique de la tapisserie médiévale. Chacune des six tapisseries est consacrée à l’un des sens : trois personnages (une jeune fille, une licorne et un lion) sont systématiquement représentés sur fond de végétation en fleurs. Cette collection est considérée comme la plus précieuse du musée.

Autres tapisseries à voir :

  • Les vendanges 
  • Un cycle de 12 tapisseries L’histoire de Saint Etienne (Paris, XV-XVIe s.) 
  • Série de tapisseries La vie seigneuriale (Pays-Bas, XVIe siècle)

Sections spéciales du musée

Dans la salle 20 du musée, les visiteurs peuvent s’émerveiller de l’intérieur unique d’une chapelle de style gothique flamboyant. La salle a été conservée dans sa forme originale de l’époque où le bâtiment était un monastère.

Dans la cour du manoir, vous trouverez un jardin médiéval d’une beauté saisissante, recréé d’après les motifs floraux des tapisseries de la Dame à la licorne. Il est divisé en deux parties : la première comprend une aire de jeux pour enfants en accès libre, tandis que la seconde est plantée de fleurs selon trois thèmes : les herbes médicinales, le jardin céleste et le jardin de l’amour.

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Où d’autre peut-on entrer en contact avec des artefacts aussi anciens que les vestiges d’anciennes thermes romaines, l’intérieur d’une chapelle gothique dans son état d’origine, ou se promener dans un jardin recréé selon les principes de l’horticulture médiévale ?

Bonne visite au musée du Moyen Âge !

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