En face de l’Aya Sofia se trouve la principale mosquée d’Istanbul et de Turquie – Sultanahmet, la Mosquée bleue ou Ahmediye – une beauté avec six minarets. Elle a été construite sur ordre du sultan Ahmed Ier, d’où son nom. D’ailleurs, l’un des quartiers d’Istanbul porte le même nom (Découvrez un article ici si vous songez y séjourner).
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Visite de la Mosquée bleue
En se promenant à Istanbul, il est possible de visiter Sultanahmet par ses propres moyens et gratuitement, mais il faut faire attention aux heures de prière. Le mode de fonctionnement des mosquées est similaire, comme nous l’avons déjà décrit dans cet article. Mais n’oubliez pas que les excursions permettent d’apprendre beaucoup de choses intéressantes.
- Pour pouvoir entrer, les touristes doivent se couvrir les bras, les épaules et les jambes et, pour les femmes, se couvrir la tête.
- Des mouchoirs sont distribués à l’entrée de la mosquée (il est toutefois préférable d’emporter le vôtre – vous en aurez évidemment besoin).
- Les chaussures doivent être enlevées – il y a des tapis à l’intérieur.
Sultanahmet est le quartier central d’Istanbul qui porte le même nom. Outre l’héroïne de notre article, vous y trouverez de nombreux autres sites : l’ancienne Aya Sofia, le réservoir souterrain de la basilique de Cisterna, les vestiges de l’hippodrome byzantin et l’obélisque, qui se dresse ici depuis 390, la colonne du serpent du temple de Delphes, qui date de 479. Dans la même zone, l’ancien complexe du sultan, le palais de Topkapi, le musée archéologique et le parc de Gulhane avec accès au Bosphore et le monument à Atatürk, le fondateur de la République turque moderne.
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Comment la Mosquée bleue a vu le jour à Istanbul
Lorsque Ahmed devient sultan à l’âge de 13 ans, les choses vont mal dans le pays : les guerres avec l’Autriche et la Perse sont longues et peu fructueuses, les rébellions féroces au sein même de l’Empire ottoman ne s’apaisent pas. Tout cela n’a pas contribué à la popularité du jeune sultan.
On pense qu’Ahmet avait l’intention de construire la Mosquée bleue à Istanbul afin de regagner la faveur d’Allah et de rehausser le prestige ébranlé de son pouvoir.
Traditionnellement, les sultans construisaient de grandes mosquées grâce au butin militaire et au tribut des territoires conquis, mais Ahmed ne pouvait pas se vanter de ses succès militaires et a dû construire la mosquée avec l’argent du trésor, qui n’était déjà pas plein à craquer. C’est pourquoi les dépenses ont été soigneusement calculées et contrôlées, et le devis en 6 volumes a été conservé. La construction a coûté environ 60 000 pièces d’or.
Le projet a été confié à l’élève du grand architecte Sinan, Sedefkar Mehmed Agha. Le client et l’exécuteur se sont mis d’accord sur un objectif commun : surpasser tout ce qui avait été construit auparavant à Istanbul. La Mosquée bleue devait être plus grande qu’Aya Sofia et plus belle que Süleymaniye. Le site a été choisi sur une colline afin que Sultanahmet domine la ville.
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Pourquoi Sultanahmet est-elle également appelée Mosquée bleue ?
À l’intérieur, on trouve des carreaux de la ville d’Iznik, principalement blancs et bleus, d’où le nom folklorique de la mosquée – Bleu.
Le sultan lui-même a sélectionné les plus beaux carreaux avec des images florales : lys, roses, œillets et, bien sûr, tulipes – le symbole de la dynastie ottomane. Lors de la construction de Sultanahmet, Ahmed a interdit l’utilisation de carreaux d’Iznik ailleurs : tous les artisans qualifiés ont reçu l’ordre de ne travailler que pour répondre à cette gigantesque commande. Telle est l’histoire de la majestueuse Mosquée bleue d’Istanbul.
- Sultanahmet possède 16 balcons sur ses minarets – 14 pour chacun des prédécesseurs d’Ahmed, y compris lui-même, et deux autres ont été construits pour ses fils après sa mort, sous le règne de facto de l’influente épouse d’Ahmed, Kösem Sultan
Cette femme raconte la suite de la série « Le Siècle Magnifique: Kösem » sur les glorieux souverains ottomans
- Les verres pour les 260 fenêtres étaient d’ailleurs importés de Venise, car tous les pays d’Europe ne disposaient pas à l’époque de la technologie nécessaire pour produire des verres de grande taille (Venise a été pratiquement en situation de monopole pendant longtemps)
- La niche de prière, le mihrab, est faite d’une seule pièce de marbre, et à côté se trouve un minbar richement décoré – c’est de là que l’imam lit les sermons
- Une longue chaîne est suspendue à l’entrée ouest de la mosquée. Seul le sultan pouvait entrer par cette chaîne, mais même lui devait s’incliner devant Allah
La légende des minarets
La légende raconte que le malentendu s’est produit à cause d’une lettre. Ahmed ordonna de construire une mosquée avec des minarets en or, ce qui en turc se dit altın, mais Sedefkar pensa que les minarets devaient être au nombre de six – altı. Tout cela n’aurait rien changé, mais l’imam a considéré qu’il s’agissait d’un sacrilège : le plus grand nombre de minarets ne peut se trouver que dans le sanctuaire de Masjid al-Haram, qui se trouve à La Mecque. Les conseillers ont aidé : ils ont suggéré à Ahmed d’envoyer de l’argent à la ville sainte pour que les musulmans construisent le septième minaret au sanctuaire principal afin de lui rendre sa primauté. C’est ce qu’ils ont fait.
L’histoire est vraiment intéressante, mais seule la construction de Sultanahmet a été menée pendant 7 ans dans le centre d’Istanbul – il était difficile de ne pas remarquer comment deux minarets « supplémentaires » « grandissaient ». Qu’il s’agisse de la colère d’Allah pour le courage excessif du sultan ou du typhus, Ahmed mourut un an après l’achèvement de la mosquée, en 1617. Le souverain est enterré dans une crypte près d’Ahmediye.
Voyager, ce n’est pas seulement visiter des sites célèbres, c’est aussi découvrir des coins retirés qui gardent précieusement leurs secrets. Une visite des lieux non touristiques vous permettra de vous plonger dans la vie locale, de goûter ou même de cuisiner des plats nationaux. Et pour ce que vaut le Grand Bazar, regardez dans les ruelles et achetez des souvenirs.
Bon voyage à Istanbul !
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